J’aurai aussi pu écrire « par l’adversité jusqu’aux étoiles » mais disons ce qui est : ça a plus de gueule en latin ! L’Aéroclub de France m’a remis son prix photo Jacques Balsan 2025 et le salon du Bourget arrive alors forcément, Tigrou et moi avons la tête dans les étoiles… et les pieds bien ancrés !
J’ai renoué récemment avec une pratique que j’avais été si heureuse d’abandonner à la fin de l’adolescence, tellement elle m’avait infligé de montagnes russes émotionnelles et de crises de rage ! Je parle évidemment de la programmation : fille d’un ingénieur informaticien (qui coche toutes les cases de la caricature qu’on s’en fait) ma première langue étrangère c’était le html, pas l’anglais !
Je me souviens avoir adoré découvrir toutes les perspectives que m’offraient cet univers. La première n’était pas la moindre : déclencher la réduction de mes fenêtres messenger lors de l’entrée dans le champ de la webcam de tout parent qui aurait pu être tenté de surveiller mes conversations. Plein d’autres ont suivi. Le code me permettait, en étant simplement logique et structurée, de réaliser les tâches diverses et variées qui m’incombaient ou me faisaient envie.
Mais plus le système logique s’étoffait, plus le risque d’un oubli, d’une erreur, d’une imprécision devenait important, et avec lui l’exaspérante tâche de chercher « où est le bug ». Mon esprit d’artiste ayant déjà tendance à faire des raccourcis qui n’existaient que pour lui et à penser que « ça va, tu vas pas m’emm*rder parce qu’il manque une virgule/un retour à la ligne » (spoiler : si) j’ai compris très vite que je ne ferai pas carrière dans le domaine.
Et 25 ans plus tard : j’y reviens. Ce qui a surpris. C’est pourtant une évidence pour la photographe désordonnée et rêveuse que je suis. Il n’y a qu’une seule chose qui doit, vraiment, être rangée chez moi : ma base de photos. Tout le reste #OSEF. Mais pas ma base photo : d’autres que moi doivent pouvoir y chercher -et y trouver- l’image dont ils ont besoin. Quand je me suis lancée en tant qu’indépendant, j’avais donc pris le temps de mettre au point une nomenclature de références photo, unique et précise, évolutive et maintenable, et un protocole de travail par reportage sous Lightroom. Cette solution a « fait le job » pendant 15 ans, mais j’avais identifié dès le départ son point faible : si pour une raison hors de mon contrôle, Lightroom venait à disparaître, j’aurai certes une sauvegarde de mes fichiers sources photo, mais je perdais la totalité de mon système de catalogage, et de mes réglages de post-traitement paramétrique.
Et tandis que sur la scène internationale les uns et les autres se rient de leurs impréparations réciproques à se passer de tel ou tel logiciel/composant/matériau ; j’ai entrepris de faire le tour de mes dépendances personnelles moi aussi… L’avantage étant qu’avec 15 ans de pratique professionnelle de la photo derrière moi : je sais plutôt bien ce que je génère, ce dont j’ai besoin, ce que je jugerai trop vite trop pénible et que j’abandonnerai dans le temps. Alors plutôt que faire bosser Chatgpt sur des starters-packs et des vraies fausses vidéos historiques : j’ai décidé d’employer son esprit borné pour me permettre de créer mon ultime banque de photos, selon les règles du jeu que j’ai moi-même choisies : indépendance et efficacité (et lui ça va, il est carré dans ses virgules et ses retours à la ligne).
On ne va pas se mentir, c’est beaucoup moins impressionnant que de faire des reportages dans des conditions pas possibles, mais c’est absolument nécessaire aussi.
« C’est le camp de base qui fait le succès de l’ascension », et si c’était plus qu’un truc d’alpiniste ?
Je vous ai lus, tous ! Et j’ai pris des notes, parce que votre soutien m’est très utile et que vous me proposez toujours des idées chouettes. Les trois plus partagées sont les suivantes : proposer plus d’opportunités de se rencontrer en vrai, exposer plus souvent et m’arranger pour être là pour présenter l’expo, et vous permettre de vous offrir de beaux objets photo plus fréquemment (> pensée appuyée au calendriophile qui se reconnaîtra).
Je mets donc Tigrou sur la rédaction de son meilleur plan d’action avec ces points en tête, mais d’ores et déjà, j’ai une annonce à vous faire : le salon du Bourget c’est du 16 au 22 juin.
A cette occasion, je ne suis exposée que chez des clients donc, je ne peux pas vraiment organiser de visites chez eux, mais en revanche, si vous avez prévu de passer -la semaine- faites-moi signe et on peut organiser un apéro des copains de Tigrou, à l’image des précédentes éditions #Stickers & #MikeEcho inclus.
Et pour fêter comme il se doit le prix photo de l’Aéroclub de France, je propose à ceux qui souhaitent le commander un jeu de 7 cartes d’art 15x21 de mes 7 plus belles photos aéro, qui seront imprimées sur une très belle carte non-couchée par le plus photographique des ateliers d’impression : l’atelier Ooblik. Vous connaissez désormais l’usage : la commande ne sera possible que jusqu’au 15 juin, et de cette façon vous les aurez reçues avant le 1er juillet !
Et il y a un twist : les 20 premières commandes recevront une carte supplémentaire, dédicacée et signée par mes bons soins. ▶️ NE TARDEZ PAS !!
Et attention, il y a un second twist pour les abonnés à la newsletter : quand les commandes seront clôturées, Tigrou tirera au sort un nom parmi les adresses emails de ceux qui ont passé commande ET qui sont abonnés à la lettre, et l’un d’entre vous recevra en plus, le tirage original A4 signé de cette photo du super-puma et de son sauveteur dans la nuit polaire #OnEstCommeCa
Déclenchement des VIM du SSLIA (Service de Secours et de Lutte contre les Incendies des Aéronefs) sur une alerte à bord d'un avion au décollage. Octobre 2021 / Paris Orly (ORY) / FRANCE
Cette image est un excellent témoin de ces ruptures de rythme qui sont le motif de base de ma vie de photographe indépendant. Maintenant que j’ai évoqué la nomenclature de mes photos, vous noterez que cette image est la 8ème de ce reportage… autant dire la première !
J’avais rendez-vous au SSLIA de l’aéroport d’Orly, les pompiers aéroportuaires. La communication d’aéroport de Paris avait accepté que je vienne passer la journée avec eux pour documenter leur quotidien, et surtout, leur entraînement sur la nouvelle maquette d’avion high tech qu’ils venaient de recevoir. Il faut un peu de temps pour passer les contrôles qui vont bien et rentrer sur l’aéroport, et comme le veut l’usage, en arrivant au service, on me propose de prendre un café dans la salle cohésion pour se présenter et découvrir les uns et les autres. Le tour venait à peine de commencer qu’une alarme retentit et les pompiers d’alerte se ruent aux camions : comme j’ai toujours mon sac avec moi, je n’ai que le temps de me projeter dans le véhicule du fire-leader pour être aussitôt sur le tarmac, au pied de l’avion dont un des capteurs a envoyé une alerte. La règlementation oblige le SSLIA de pouvoir rejoindre en moins de 180 secondes tout point de l’aéroport : ils y sont largement ! Il n’est pas encore 9 heures, l’activité opérationnelle de la plateforme est à son max et chacun connaît son job pour optimiser son efficacité, son temps et son impact, c’est impressionnant.
Puisque c’est une -heureuse- fausse-alerte, à 9h30 nous sommes à nouveau au café pour poursuivre. Un des pompiers me demande s’il peut jeter un œil aux quelques photos sur le boîtier, je lui prête volontiers. Tandis que j’annonce à ses collègues ma surprise et mon admiration quant à leur mécanique très bien huilée sur cette alerte, il déclare en se marrant « Ben ça va, j’ai vu les photos, toi aussi t’es ops’ et tu connais ton truc ! »
#CaVaBienSePasser
Tant qu’à aller du côté des latinistes… Parce que Les mémoires d’Hadrien m’ont donné du fil à retordre ado, mais que leurs nombreuses pages ont aussi été la source de quelques clefs de compréhension pas inutiles. Ces mots de Marguerite Yourcenar, c’est à mes yeux la meilleure description de ceux que je photographie !
... la plus haute forme de vertu, la seule que je supporte encore: la ferme détermination d'être utile.
- Marguerite Yourcenar
Ces derniers jours, je suis revenue pour le podcast de l’Union des Photographes Professionnels sur « ce truc qu’on m’a pas dit quand je me suis lancée en tant que photographe pro et que j’aurai bien aimé savoir » et sur LinkedIn j’ai profité de l’anniversaire de la formidable revue Inflexions pour raconter mes débuts avec elle… et pour pousser Jean Michelin sous le bus #MêmeSiCestLeCaïd 😈 !
Exercice CTLO des commandos marine à Lorient
Février 2025 / Lorient / FRANCE
Puisque je viens de recevoir sa validation (et vos retours à mon sondage déclarant dans une écrasante majorité que vous vouliez voir plus d’images) j’ai le plaisir de partager en premier avec vous un reportage auprès des commandos marine…
Dans le cadre de la préparation opérationnelle de ses commandos, le bureau entraînement de la FORFSCO s'assure à un rythme régulier des capacités opérationnelles réelles de chacun des commandos de la force. Une forme de mise à l'épreuve bien réelle : parce que rien n'est jamais acquis, que le rythme dense de leurs engagements fait courir le risque de négliger certains savoirs/-faire qu'un commando aurait moins employés sur une période donnée, parce que les membres du commando changent régulièrement, certains arrivent, d'autres partent... #Bref. Régulièrement formés et régulièrement éprouvés, tout le monde connaît la règle, personne n'est surpris et à priori c'est une partie de la recette qui leur permet d'être bons.
Je rejoins donc Lorient pour « un exercice d’assaut et de neutralisation en environnement urbain » visant à simuler une prise d’otages par des assaillants armés dans la gare. Pour soigner le réalisme et travailler la coopération interservices, l'exercice nocturne est conduit avec les forces de sécurité intérieures.
Et je vais pas vous faire un dessin : la météo était très typiquement bretonne, la nuit très noire... le matériel photo a ramassé (la photographe a plus ramassé quant à elle du manque de sommeil) mais ça fait de belles photos, enfin je crois. #EnToutCasJaiEssayé
Derrière les images ces derniers temps, il y avait : les lumières de Paris la nuit, un Tigrou gourmand, une fenêtre d’invite de commandes qui a beaucoup -trop- servi 🤯, un habit de lumière et une remise de prix ! 😏
J’espère que cette lettre vous aura plu / détendu / intéressé et peut-être même fait découvrir des trucs ! Si vous avez un avis sur son contenu, vous pouvez me faire part de vos critiques, remarques et autres conseils d'amélioration à cette adresse : sandra.chenugodefroy@gmail.com
D’ici sa prochaine édition, vous pouvez me suivre sur LinkedIn ou sur Instagram